Créer un site internet

Connaître son cheval pour mieux s'en accuper.

comment garder son cheval en bonne santé physique et mentale

Laisser son cheval l'hiver dehors / Inspiration de la revue canadienne " Equi-libre" (Quebec) Rémi Laramée.

Chaque automne la question revient sans cesse, si nous laissons de coté l'anthropomorphisme, cette maladie de l'homme qui croit que le cheval a les mêmes besoins que lui, nous laisserons carrément vivre nos chevaux dehors tout l'hiver. En effet, les chevaux sont constitués pour vivre dehors toute l'année; Pour s'épanouir le cheval a besoin d'air, d'espace et de liberté. Il sera en meilleur santé en affrontant les grands froids que dans le soi-disant confort de l'écurie la mieux asseptisée.

LE SYSTEME THERMOREGULATEUR: Le cheval possède un systeme de contrôle de la température des plus efficaces pour affronter autant la canicule que le froid sibérien. Peu importe le pay où il vit, la température fluctue entre le jour et la nuit et à chaque saison. Comme tous les mammifères, pour survivre, la température interne du corps doit être stable autour de 37.7, 38°c et une variation même minime de plus ou moins un degré donne une sensation d'inconfort.

LA PEAU ET LES POILS: La peau protège le corps à la fois des changements extérieurs de température et permet l'évacuation des surplus de chaleur interne causé par l'action des muscles. Le poil en changeant deux à trois fois dans l'année, s'adapte aux variations saisonnières de température.

QUAND INTERVENIR ? : Rarement, si peu que j'ose dire jamais; Voici quelques conseils: Nos habitudes traditionnelles d'intervention telles que les écuries tempérée, les couvertures, la tonte viènnent totalement perturber le système de régulation de température. Dans la nature la température change graduellement, l'écurie a une température constante d'environ 10°c, l'hiver lorsque le cheval sort à -10°c, il ne peut brusquement s'adapter, le choc est brutal et il risque un coup de froid.

LE PROBLEME DE LA COUVERTURE EST ENCORE PLUS COMPLEXE ET PERTURBATEUR: A l'extérieur, elle empêche le mouvement des poils qui se couchent ou se dressent pour réguler la température du corps et lorsque le cheval se déplace à allure vive, il peut avoir trop chaud sous la couverture et transpirer, le remède peut alors être pire que le mal. La tonte est aussi très perturbatrice particulièrement si elle est partielle, car là comme la couverture il y a un message contradictoire. Les parties tondues seront trop froides, celles non tondues trop chaudes et la tonte totale empêche toute action des poils du manteau protecteur. En résumé, si vous voulez des chevaux en bonne santé, laissez les vivre en liberté, en pâture dehors, un sous-bois pour se protéger des vents trop forts l'hiver, du soleil aux heures les plus chaudes l'été. Du bon foin, des minéraux si besoin, de l'eau à volonté, des caresses quotidiennes, des pommes ou des carottes pour entretenir l'amitié, des congénères pour jouer, voilà tout ce dont il a besoin pour être heureux.

ALIMENTATION EQUILIBRE: les fibre et les oligo-éléments 

La base de toute médecine préventive est l'alimentation quotidienne, la façon d'être nourri. Il n'est pas nécessaire de donner des aliments concentrés (céréales,aliments industriels) pour subvenir aux besoins d'un cheval, tout l'effort doit être porté d'une part sur les fibres et d'autre part sur la quantité des nutriments de base que sont les oligo-éléments.

Une alimentation basée sur une grosse quantité de concentrés pour satisfaire un besoin, introduira très vite des déséquilibres, des surcharges et des carences, des dysfonctionnements métaboliques,  voir des intoxications.

LA MASTICATION, UN BESOIN FONDAMENTAL:

La satisfaction profonde de satiété dépend étroitement du temps passé à mastiquer de la fibre grossière (environ de 6 à 14h/jour sans dépasser 3 ou 4h entre deux acces), laquelle fibre va entretenir la symbiose avec les flores intestinales cellulolytiques dont l'aliment est la cellulose. Lesquelles flores vont à leur tour nourrir le cheval en énergie, vitamines, hormones et antibiotiques naturels et ainsi participer à son immunité.

Au-delà de la fibre, il faudra garantir adsolument un apport qualitatif en OLIGO-ELEMENTS (fixés sur support organique, fruits légumes et plantes divers) plutôt que de miser sur un apport complémentaire, le plus souvent excessif en sucres rapides et azote.

L'insuffisance d'apport en fibres grossières génère des troubles dentaires, digestifs, métaboliques et comportementaux (stéréotypie) du simple fait que les besoins fondamentaux de l'espèce ne sont pas satisfaits.Concernant la matière azotée (protéines), ses exces dans les rations équines sont très rapidement problématiques car les produits de dégradation de celle-ci, comme l'urée et l'acide urique sont toxiques pour l'organisme. La majorité des chevaux reçoivent une ration largement excédentaire en azote essentiellement sous forme de légumineuses (trèfle, luzerne...), parfois tourteaux et le plus souvent inclus dans des granulés ou floconnés, mais le problème reste le même. Difficilement gérés par l'organisme en temps normal (colites, surcharge des organes digestifs, perturbations graves de l'équilibre de la flore intestinale, ulcères, douleurs musculaires, réactions allergiques...). Ces excès deviennent un véritable poison pour les chevaux de sport dont le métabolisme est déjà fortement sollicité par l'effort et la récupération. Les divers troubles ostéo-articulaires dus à l'accumulation des déchets azotés dans l'appareil locomoteur en sont l'une des principales conséquences.

Quand aux céréales, il faut retenir que la capacité du cheval à assimiler l'amidon des graines, limitée par la quantité d'enzyme (amylase pancréatique)  secrétées quotidiennement, ne peut pas aller au-delà d'un certain volume quel que soit le nombre de repas journaliers. Au-delà de deux kilo de céréales par jour, un cheval de 500 kilo est en surcharge, donc en état de surmenage métabolique et si cela dure trop longtemps une véritable pathologie s'installe, cause majeure de surcharge vermineuse (parasitaire), troubles cutanés, respiratoires et ostéo-articulaires.

De plus, les céréales ont un mauvais rapport phospho-calcique (deus fois plus de phosphore que de calcium) or l'excès de phosphore freine l'absoption du calcium. Les céréales sont donc toutes déminéralisantes (surtout l'avoine). De plus, les céréales sont très pauvres en oligo-éléments. Une ration quotidienne à base de céréales implique obligatoirement l'apport d'un complément minéral hautement assimilable (biodisponible), donc d'origine organique et contenant tous les oligo-éléments essentiels.

Mais ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'en mangeant le cheval nourrit d'abord sa flore symbiotique car c'est de celle-ci qu'il dépend, il faut alors se sortir de la tête que seules les céréales fournissent de l'énergie, les sucres rapides qu'on y trouve n'étant pas forcement l'aliment le plus digeste pour l'équidé. Un cheval en bonne santé, dont les flores ne sont pas agressées en permanence par des vermifuges, des antibiotiques ou une alimentation mal adaptée peut consommer de la paille et du foin sans pour autant avoir un gros ventre.

Les fibres grossières (cellulose, lignine...) doivent toujours constituer la base de l'alimentation, quelque soit l'âge, la race, l'état physiologique, l'exercice pratiqué, soit sur pied (feuilles, écorces, prairies de fauche tardives, chaumes) soit coupées et séchées (foin ou paille). S'il est évident que certains chevaux très sollicités ont un besoin énergétique très important, il faut savoir que l'essentiel des sucres et acides gras utilisés par le muscle provient de la digestion microbienne de la cellulose, et non des céréales.

En tant qu'herbivore, la santé du cheval passe d'abord par celle de la flore symbiotique, l'essentiel n'est pas la quantité distribuée, mais de comprendre les fondements de la digestion du cheval afin d'en optimiser les étape cruciales, notamment la digestion de la cellulose par les flores symbiotes, l'assimilation des nutriments issus de cette digestion, la mise en réserve, la mobilisation puis l'utilisation métabolique de ces nutriments par les cellules et enfin l'élimination des déchets.

Le choix et la quantité des aliments donnés est donc très importante, un cheval consomme environ 2.5 à 3.5% de son poids vif en matière seche. Quant à la qualité, il est bien sur préférable de se procurer des aliments non traités si cela est possible.  

VERMIFUGATION: la vermifugation raisonnée, est à privilégier car en vermifugeant moins souvent et de façon ciblée, on évite le developpement de résistances, ce qui permet de conserver des traitements efficaces. La coproscopie permet de quantifier la présence de vers adultes en comptant les oeufs contenus dans le crottin au cours d'un examen microscopique et ensuite de ne traiter que les vers identifiés lors de cet examen.